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01-06-2020 - 09:37 — 01-06-2020 - 09:41
J'ai l'habitude de penser par l'action.
Il ne s'agit pas d'agir puis de penser. Non ! Il s'agit de penser en agissant, de l'établissement d'une boucle entre l'action et la réflexion.
Il me semble que je pense mieux ainsi quand la réalité me fait voir ce que ma pensée a obstrué.
Avant d'agir, cependant, ma réflexion vagabonde non pour penser la solution mais pour amorcer l'action. Il me faut souvent me frapper les mains pour les empêcher d'agir précipitamment, leur signifier que le bon bout n'est pas encore en vue.
Ensuite, dès que j'ai pu choisir ce qui me semble le bon coin où enfoncer l'outil, j'agis avec lenteur. C'est un moment où l'esprit est encore plus vif que les doigts. Chaque avancée génère plus de doutes que de certitudes. Cela brise l'action, ou du moins, la freine, la ralentit, lui imprime une juste cadence. Ensuite, l'action prend le pas. Les pensées s'en trouvent plus claires. Le réel s'impose. Il y a là comme une phase d'intense plaisir où la tête et les mains collaborent également.
Pour finir, les mains se libèrent complètement de la pensée qui s'éclipse parce que sa convocation devient inutile. Les choses s'enchassent naturellement. C'est une phase qui m'est importante car elle me donne à croire que l'imagination fut féconde et juste.
J'ajouterai que, revenant à l'ouvrage des semaines, des mois, ou des années plus tard, s'il me permet toujours une évolution naturelle, alors la justesse de l'ouvrage s'en trouve renforcée, ce qui n'arrive pas toujours. Quand ce n'est pas le cas, le doute qui m'assaille est toujours un bienfait. La certitude, elle, est gratifiante, certes. Quand elle l'est trop, c'est que son sillon est trop profond. C'est qu'il est temps de re-douter.